Les activités que l’on pratique en dehors du travail contribuent à notre épanouissement et à notre équilibre. Je prends plaisir à en essayer de nouvelles de temps à autre, au gré de mes inspirations. Cette fois-ci, je me suis mise au voguing. Que faut-il savoir sur cette discipline ? Comment se déroule un cours ? Est-ce fait pour tout le monde ? Je vous raconte mon expérience.
Comment j’ai eu l’idée de faire du voguing ?
J’ai assisté mi-juin à un événement parisien, Afrikantex. Il s’agissait de mettre en valeur des créateurs s’inspirant de l’Afrique et de ses tissus. L’un des temps forts de l’événement fut le défilé de mode des créateurs. Lors de ce défilé, trois mannequins ne se sont pas contentés de parcourir le catwalk d’une démarche chaloupée. Ils ont effectué une vraie performance dansée, qui m’a éblouie. Voici un petit extrait en vidéo pour que vous puissiez vous rendre compte.
Je me suis tout de suite interrogée sur la nature de cette danse et j’ai eu l’irrésistible envie de la pratiquer aussi. Quelques recherches sur le net plus tard, je sais quasiment tout ce qu’il faut savoir sur le voguing. Enfin ça, c’est ce que je croyais.
Ce que je pensais savoir sur le voguing
Je lis rapidement que le voguing a explosé dans les années 80 aux USA, au sein de la communauté LGBT. Il y a quelques mouvements imposés, le reste étant de l’improvisation. Les danseurs expriment leur personnalité à travers leur danse, ce qui est tout l’objectif de cette discipline. Depuis cette danse semble s’être quelque peu popularisée. Je me dis que ce doit donc être accessible, même pour moi qui ne suis pas une grande danseuse ou sportive. Ayant découvert cette discipline lors d’un défilé de mode, j’ai uniquement cet aspect plutôt mainstream en tête.
Mes débuts en voguing
De retour à Cologne, je fais une recherche de cours de voguing sans trop y croire. Et là, bingo ! Il y a un club juste à côté de chez moi qui propose des cours. Je passe un petit coup de fil pour me renseigner sur les tarifs et sur la tenue adéquate pour ce cours et le soir même, je me rends au studio.
Le cours se répartit entre les étirements, une petite chorégraphie et la répétition de quelques poses. Notre prof nous donne des infos intéressantes sur le voguing, l’état d’esprit qu’il faut avoir pour s’améliorer etc. La prof explique surtout que pour s’améliorer il n’y a qu’une chose à faire : pratiquer.
A travers des bribes de conversation entre les habitués du cours, je réalise qu’il existe des bals organisés à Berlin, Düsseldorf et en Bavière, dans lesquels le voguing est pratiqué. Je me rends compte, petit à petit, qu’il s’agit d’un monde à part avec une culture spécifique, et pas seulement d’un cours de danse hebdomadaire ou d’une discipline divertissante liée au monde de la mode.
Une immersion dans le monde du voguing
De retour chez moi après mon premier cours, je continue mes investigations sur le voguing. Je me souviens avoir vu passer sur Facebook une vidéo d’une journaliste qui apprend à voguer en 30 jours. Je la retrouve sans problème sur le net.
Pour avoir des idées de chorégraphies, et m’entraîner chez moi, je me mets également à suivre le compte Instagram de la « maison » de ma prof, sur lequel des vidéos sont régulièrement postées. Je regarde le clip Vogue de Madonna.
Pour aller plus loin et comprendre la culture du voguing, je commence à regarder tous les épisodes de la série POSE diffusée depuis début juin sur Canal +. J’en apprends beaucoup sur les origines du voguing et la manière dont il était pratiqué dans les années 70-80 à New York, notamment grâce aux bals qui rythment les épisodes.
Le voguing : est-ce fait pour moi ?
Après toutes ces recherches, j’ai des doutes. Je me demande si je vais retourner au cours. Tout ce que je voulais, c’était apprendre quelques mouvements de cette danse qui m’avait fascinée lors du défilé Afrikantex au cours duquel je l’ai découverte. Éventuellement, je voulais retenir quelques poses pour faire des photos un peu plus travaillées pour le blog. Je n’avais pas pleinement conscience de tout ce que cette danse représentait pour la communauté qui l’a créée.
Je suis quand même retournée au second cours, munie de genouillères pour les passages au sol. Ca tombe bien, on s’est entraînés au « dip ». Après une heure à essayer de réaliser des mouvements qui sur moi ne ressemblent vraiment à rien, la prof nous demande, pour la dernière exécution de la chorégraphie avant la fin du cours, d’avoir une « attitude », peut importe la qualité de notre danse. Nous devons nous sentir sexy, féminines, être consciente de notre valeur, telles que nous sommes ici et maintenant. C’est là que je comprends que je vais continuer le voguing, au moins pour quelques cours.
Dans la vie professionnelle, il faut savoir se vendre, se mettre en avant, négocier. Pour tout cela, la confiance en soi est essentielle. Dans certains environnements professionnels, il peut être mal perçu de trop mettre en avant sa féminité. Le voguing permet de laisser libre cours à son expression, en oubliant au passage ses petits complexes. Pour ces raisons, je trouve que la pratique du voguing est une bonne activité pour déconnecter complètement de son quotidien, notamment professionnel, et renforcer l’expression de sa personnalité.
Si vous avez pratiqué d’autres types de danse, que vous avez des muscles et que vous êtes souple, vous aurez plus rapidement des résultats qui ressemblent aux vidéos du net. Mais je pense que tout le monde peut pratiquer le voguing. Finalement c’est une question d’attitude et de personnalité. L’essentiel est de se sentir en confiance en pratiquant. Et sauf si vous prévoyez de participer à des bals, personne ne vous jugera !
Quelques faits concernant le voging
Les 5 figures imposées du voguing
- Hand performance : mouvements rapides avec les mains qui rappellent souvent les poses des mannequins devant les photographes. L’objectif est d’allonger le corps le plus possible et de rendre le tout très élégant.
- Catwalk : défiler comme un mannequin à la Fashion Week
- Duckwalk : faire des pas en étant accroupi
- Floor performance : passage au sol
- Spins & Dips : cela consiste à faire des pirouettes et à se jeter au sol, en arrière, avec une jambe repliée.
Pas clair ? Je vous mets encore une vidéo qui explique les mouvements de base du voguing (à partir de 0:30’).
Le déroulement d’un bal : tout est super bien expliqué dans cet article.
Aviez-vous déjà entendu parler du voguing ? Avez-vous envie d’essayer ?
A quand la représentation sur IG ? ça à l’air chouette dit donc … je vais y réfléchir pour la suite. En ce moment je suis à fond sur les cours d’abdos, de renfos et de HIIT !
Il est vrai que professionnellement parlant, être sexy, n’est pas évident partout … mais au moins cela donne confiance aux femmes, ça c’est excellent.
La 1° vidéo est intéressante, on voit clairement le changement de regard de la journaliste lorsqu’elle danse ! J’attend ta performance maintenant 😉