Un livre, une carrière : MAD BUSINESS et #GIRLBOSS

livre mad businessL’une de mes activités préférées lorsque j’ai plusieurs heures libres devant moi consiste à lire un livre, quasiment d’une traite, bien installée dans mon fauteuil à côté du radiateur.  Selon mon humeur du moment, les livres que je choisis ont souvent l’effet d’une thérapie express. Comme je suis sur le point de changer d’emploi, j’ai choisi de lire deux livres relatifs à la carrière et à l’entreprise. Voici mon avis perso sur ces deux ouvrages.

Un livre, une carrière de top manager : Mad Business

Joerg Bartussek et Oliver Weyergraf, Mad Business, Frankfurt/NewYork, Campus, 2015, 237 p.

Ma première impression

J’ai entendu parler de ce livre en lisant une interview de ses auteurs dans le magazine économique allemand brand eins. J’ai tout de suite voulu me le procurer, et apparemment je n’étais pas la seule puisqu’il était en rupture dans la plus grande librairie de Cologne et que la librairie de mon quartier a du en re-passer commande exprès pour moi. Après 12 longs jours d’attente, j’ai pu enfin dévorer l’ouvrage, quasiment d’une traite.

Le narrateur est un personnage fictif,  top manager au sein d’un grand groupe. Au fil de son récit d’une semaine de travail classique, tous les thèmes pertinents de la vie en entreprise sont abordés, du point de vue d’un manager en haut de l’échelle qui parle à la première personne. Le passage du voyage d’affaires à Paris fera sourire les lecteurs français (bravo à l’auteur pour l’imitation de l’accent français à l’écrit). Le récit est interrompu par des citations anonymes mais authentiques de managers qui commentent les thèmes abordés et racontent des anecdotes issues de leur quotidien professionnel. Le livre mélange habilement récit fictif et anecdotes réelles.

Mon learning

À certains passages du livre, notamment ceux sur la place des femmes dans l’entreprise, je me suis surprise à penser « c’est bien ce que je me disais, mais en pire ». Le fait d’être dans la tête du manager est assez flippant, car on s’aperçoit que si ses propos sont politiquement corrects dans les dialogues, ce qui se passe dans sa tête ne l’est pas du tout. Ses actes reflètent une manière de penser assez révoltante, mais tellement ancrée en lui qu’il ne trouve même pas ca choquant. Par exemple, l’épisode du recrutement d’une jeune femme pour un poste de manager dans son équipe lui donne l’occasion d’expliquer au lecteur qu’il privilégie le recrutement de femmes hautement qualifiées dans son équipe parce qu’elles sont très compétentes, négocient mal leur salaire et ne sont pas prédisposées à vouloir lui prendre sa place. Par ailleurs, l’embauche de ces femmes lui permet de se donner une image de manager politiquement correct auprès de ses pairs. Pendant tout le récit, chaque fois qu’il fera référence à cette nouvelle recrue, il mentionnera ses grands yeux de biche marron ou sa silhouette élancée, les mêmes attributs qui l’avaient convaincu, au-delà des diplômes, lors de l’entretien de recrutement. Il ne mentionnera plus jamais ni sa fonction, ni son diplôme ou même son (pré)-nom dans la suite du récit.

Pour qui ?

Ce livre existe malheureusement uniquement en allemand pour le moment. Pour les français qui lisent l’allemand et qui sont familiers du quotidien en tant que salarié dans une (grande) entreprise, ce livre s’avère hautement divertissant. Je recommande ce livre si vous êtes sur le point de quitter un grand groupe pour rejoindre une plus petite structure (histoire de le faire sans regret) ou si vous hésitez entre deux offres d’emploi, en grand groupe ou PME (histoire de faire le bon choix en fonction de votre personnalité et ambitions). Si vous êtes totalement satisfait de votre job dans un grand groupe, que vous avez des perspectives d’évolution et que votre chef est au top, n’ouvrez pas ce livre. Attendez quelques années.

Mon conseil

À lire absolument si vous travaillez dans un environnement franco-allemand, ne serait-ce que pour les quelques pages sur les différences interculturelles. Et aussi pour entretenir votre allemand corporate, vu que le livre n’est pas (encore ?) traduit en d’autres langues.

Un livre, une carrière entreprenariale : #GIRLBOSS

Sophia Amoruso, #GIRLBOSS, Paris, L’école des Loisirs, « Globe », 2015, 205 p. pour l’édition française.

Ma première impression

girlboss livreAlors oui, je lis ce livre des mois après qu’il ait fait le buzz. Au début j’étais assez sceptique, je dois l’avouer. Couverture rose pastel. Hashtag #GIRLBOSS déjà trop vu sur Instagram & Co utilisé toutes les deux lignes. Traduction française de qualité approximative (dès la seconde pas, j’ai regretté de ne pas avoir acheté le livre en anglais). Ma manière d’avancer dans la vie est de justement ne pas m’attarder sur le fait que le sexisme ou le racisme ordinaire existent et de ne pas me laisser freiner dans mes projets et ambitions par leur manifestation au quotidien. Je ne me dis jamais : « je suis une femme, je suis noire, je viens d’une famille modeste, donc ca va être compliqué pour moi de faire carrière ». Je préfère ignorer complètement, volontairement, ces aspects et me dire : « si tu as de bonnes idées, que tu travailles dur et que tu fais quelque chose qui te correspond, alors tu mèneras une vie satisfaisante ». Du coup, lire un livre avec une couverture rose pâle et le mot girl dans le titre ne m’intéressait pas trop. Cependant, j’ai quand même voulu tenter la lecture, car l’auteure est chef d’entreprise dans le e-commerce. Comme c’est aussi la branche dans laquelle je travaille, j’espérais au moins apprendre des choses à ce niveau là. Au final, je suis contente d’avoir lu ce livre même s’il ne me laisse pas une impression impérissable et ne changera pas ma vie, car il ne m’incite pas à me remettre en question. Quelques passages du livre m’ont inspirée et m’ont fait réfléchir. Et si j’en crois l’auteure, elle n’en demandait pas plus en écrivant cet ouvrage.

Mon learning

Pour se faire embaucher en start-up, les critères dépendent aussi de la personnalité du fondateur. Par exemple, l’auteure nous révèle être plus impressionnée par un candidat qui a fait des petits boulots à côté de ses études pour les financer, que par un candidat qui avait un hobby pendant ses études et un engagement associatif. Pourquoi ? Parce qu’elle-même a fait plein de petits boulots et reconnait en un tel candidat ses propres valeurs. Mais si le recruteur a lui-même fait une grande école et avait aussi un hobby, peut-être reconnaitra t’il dans un candidat au parcours similaire des valeurs semblables aux siennes et ne ressentira que de la pitié pour celui qui devait préparer des burgers aux Mc-Do tous les week-ends, ne sachant pas quels sujets de conversation aborder avec lui lors d’un éventuel small-talk. Faut-il pour autant faire des recherches sur le parcours de la personne qui va vous interviewer et adapter son discours  ? Sachant que l’on passe beaucoup de temps avec ses collègues ou son chef, surtout dans une petite entreprise ou au sein d’une équipe de direction, il vaut mieux avoir des affinités avec eux. L’idéal est donc d’être soi-même en entretien d’embauche, d’être fier de son parcours, et de chercher un poste et une entreprise dans lesquels on se sentira bien.

Pour qui ?

Pour celles qui ne savent pas ce qu’elles veulent faire plus tard, pour celles qui aimeraient changer de carrière, pour celles qui sont en train de créer leur entreprise ou qui rêvent de le faire et pour celles qui passent des entretiens d’embauche en start-up (Chapitre 8 « se faire embaucher, rester en poste et se faire virer »).

Mon conseil

Lisez le livre en anglais.

Avez-vous lu l’un des deux livres ? Quel est votre avis ? Quels sont les livres « carrière » qui vous inspirent ?

Mélanie

Depuis le début de ma carrière dans le droit et le e-commerce, je saisis toutes les occasions de me développer professionnellement sans délaisser mon goût pour la mode et le style. Mon dressing est un mélange de basiques intemporels, de grands classiques du vestiaire professionnel, et de pièces extravagantes à la pointe des dernières tendances.

4 Comments
  1. Encore un changement de poste ? Mais bravo quelle progression, on ne t’arrête plus. Le premier me dit bien, tu m’as assez convaincu par contre je ne parle pas un mot d’allemand malheureusement. Quand il sera traduit en français ou en anglais, pourquoi pas me le procurer. D’ailleurs, l’exemple de la femme manager au travail est assez remarquable (et choquant)… mais cela dit, je suis sûre que c’est véridique…

  2. « Pour celles qui ne savent pas ce qu’elles veulent faire plus tard (…) pour celles qui sont en train de créer leur entreprise ou qui rêvent de le faire » …Hum, sounds like me. Je crois que je vais faire un tour à la librairie cet après-midi 😉

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